La peau est douce et fondante et par endroit presque transparente. Lys opalescent. Sans pudeur le beau se livre de l’intérieur, osant enfin se montrer tel qu’il est, nu superlatif. La chaire mûre attend qu’on la prenne. C’est le plus bel âge. Confiante, elle a oublié l’urgence, et c’est dans le silence désormais que toute attraction s’opère. Proie docile et consentante. La bête d’ailleurs n’est pas très loin, elle rôde. Pour elle ce gibier-là se nomme désir ; elle l’apprécie à point. Le parfum monte. On y est presque. Bientôt l’heure où le cœur liquide va se répandre en notes vanillées, le cuir fondre en baume et l’anatomie méconnaissable délivrer ces arômes précieux, solaires, enivrants. Sublime pestilence. Croyez-en l’animal, cette étreinte a le goût d’éternité. Pourquoi s’en priver.